4 Février, une heure du matin.
-Ah ! C’est vraiment dégueulasse !, dit un flic écœuré en regardant à l’intérieur d’une voiture.
-Et c’est par-là, ensuite, qu’elle est partit !, hurle le témoin du drame.
-Mais avait-elle l’air d’avoir peur ?
-Comment voulez vous la voir dans cette obscurité. Et de plus, j’étais au moins à douze mètres, s’exclame le témoin à l’agent de police.
Brodie Innes se tient à côté de la scène et écoute la conversation. Il s’élance dans la direction donnée par le témoin. Il court difficilement.
Obscurité dans un recoin de la corniche. Une femme de dos s’essuie le visage. Manteau de fourrure. Elle se retourne. Son visage est couvert de sang.
Brodie Innes s’essouffle. La fille part brusquement. Son mouchoir est resté sur le bord de la corniche. Il l’aperçoit et le ramasse. Il le porte à son nez et le sens.
-Je t’ ai enfin retrouvé !, chuchote le vieux bonhomme transpirant de trop d’effort.
Une brume légère survole les toits Marseillais.
5 Février, Onze heures du matin.
Appartement Napoléon 3, sur la table du salon repose des journaux et le mouchoir. Fumée. Le locataire sort de sa douche. Cheveux humides sur un vieux corps en peignoir. L’homme baille. Fatigué, anxieux, il feuillette le journal. Plongée.
-Dring ! Dring !
Regard sur la porte d’entrée.
-Monsieur vous êtes-là ?, questionne la voix à travers la porte.
-Oui, oui, j’arrive !
-Excusez moi de vous déranger mais ce sont les voisins du RdC qui sont venus me voir ce matin à la première heure... Mais j’espère que je ne vous ai pas fais sortir de votre bain... ?
-Non, non, madame ne vous en faites pas. Mais continuez plutôt, vous alliez me dire quelque chose à propos des Garcin.
-Ben oui, voilà, ils sont venus me voir ce matin. Enfin, c’est madame Garcin qui est venu me dire que cette nuit vous étiez rentré tard et que cela les avaient réveillés. Alors moi, je lui ai dit que vous...
Soudain, les jeunes voisins du palier sortent de leur appartement et coupent la discussion.
-Bonjour, bonjour ! disent-ils en se serrant la poigne.
-Donc c’est vous nos nouveaux voisins. OH ! mais je vois que madame est enceinte, félicitation monsieur, vous allez être papa. Moi aussi, j’aurais voulu avoir des enfants mais bon le destin en a décidé autrement. Enfin, je radote, excusez moi !
- Non, non, pas du tout monsieur. Mais cela fais des mois que nous habitons ici et c’est la première fois que nous vous croisons. Nous ne pensions pas que nous avions un voisin de palier. J’espère que ma femme et moi ne faisons pas trop de bruit ?
- Ne vous inquiétez pas, je suis à moitié sourd. J’ai plusieurs propriétés et cet appartement marseillais je ne le fréquente pas depuis des années…et c’est plutôt à moi de vous demander si je ne fais pas trop de bruit. Justement, madame Valério était en train de me dire que je l’avais déranger hier soir !
- Non, non monsieur Innes ce sont les voisins du RDC qui se sont plaint. Il est vrai que vous n’êtes pas souvent parmi nous et que vos rares apparitions sont toujours assez bruyantes. Dis la concierge.
-Vous avez la passion des voyages ? Demande le voisin.
- Arrêtes d’harceler Monsieur Innes, sa vie privée ne nous regarde pas !
- Mais non madame ne vous inquiétez pas. Il est vrai qu’un vieux bonhomme comme moi qui change d’adresse tous les mois à de quoi intriguer. Disons que ce je recherche ne cesse de changer d’endroit et donc je suis par nature un nomade et un vieux aigri bruyant. Pour cette nuit, Madame Valerio vous aurez la gentillesse de m’excuser auprès de tous l’immeuble si j’ai dérangé. J’étais plutôt chargé et j’ai du malencontreusement toucher quelques fois le mur. Vous m’en voyez sincèrement désolé.
- Je ferais par de vos excuses à qui de droit. Dit-elle en s’éloignant dans l’escalier.
- Monsieur Innes ne l’écoutais pas. Nous n’avons absolument rien entendu cette nuit. Dit la jeune femme.
-Vous êtes un amour mademoiselle. Je connais bien cette race de bigote et je sens leur venin à des kilomètres à la ronde !
-Passez une bonne journée Monsieur Innes et à bientôt !
- Au revoir les enfants !
La porte de l’appartement fermée, un violent mal de tête le prend au niveau des tempes. L’homme tombe à terre. Premier plan, une boite de pilules. Second plan, il essaye de l’atteindre. Il ingurgite une dizaine de pilules. Agonie, convulsion. Plongée sur le corps gisant.
5 Février, Onze heures trente du soir.
Mather trente ans et sa compagne Gwen vingt deux ans font la queue devant les affiches de films récents.
-Tu sais bien que je déteste voir ce genre de films.
-Mais non, ne dis pas ça. Tu n’en as pas réellement vu. Celui-ci est vraiment excellent, tu verras. Fais-moi confiance.
-J’ en frémis d’avance, dit, sur ton ironique, Gwen.
-Mais non, c’est un vieux film. C’est un des premiers du genre...
Une femme se coiffe. Une tache sombre est posée dans le coin droit du plafond. La netteté se fait sur le second plan, c’est son ami. Il est accroché dans l’angle de la pièce. Une position qui paraît très inconfortable, mais qu’il garde sans aucun effort. Il a une chemise noire et une cravate rouge, rouge sang. Soudain, il tombe sans un bruit et vient se glisser derrière sa compagne.
-Chérie, tu es si belle ce soir. Restons ensemble ce soir pour dîner, tu veux bien ?
-Comme tu veux mon amour mais je voulais aller dénicher ce vieux Innes ce soir. J’en ai marre de jouer avec ce mortel. Ce jeu m’a fatigué !
-Je préfère te savoir à côté de moi, ce vieux fou, peut être imprévisible Nous commencerons par ses tripes en hors d’œuvre et je te promet une beauté africaine en plat de résistance. Laisses moi te le retrouver mon flair est bien plus puissant que le tien.
Ils s’embrassent.
Seringue, morphine. Souffrance, repos furtif, entrecroisé de visions. Brodie transpire sous l’injection intraveineuse. Lampe, sol quadrillé, verticale de l’armoire, lignes directrices. Livres : Kerouac, Conrad, Genet, Artaud et bien sur livres de magie. Un cahier de bord : « leur repère fut désert à mon arrivée. D’après les pièces que j’ai pu rassemblées leur prochaine destination serait la ville de Marseille. Je dois contacter la concierge Madame Valério afin qu’elle rallume le chauffage et prenne les dispositions nécessaire au bon fonctionnement de cet appartement marseillais. Je pense les avoir enfin retrouvés. J' en suis presque sûr à présent. Ils sont ici, autour de moi, je les sens. Beaucoup d" agressions ont été commis dans cette ville, depuis la semaine dernière. Ma C.B. n" anticipe pas encore leurs crimes, il m" est très difficile de les repérer. La nuit dernière, j" ai été à deux doigts de les coincés. J' ai loupé une belle occasion, je pense qu" elle était seule. J" espère que j" aurais plus de chance ce soir...
Plan sur le mouchoir taché de sang. Plan sur la couette ou repose le camé.
Rêve : Visions cauchemardesques, délire graphique. Ecritures, peinture, noirceur de vampires et de démons. Dionysos, hurlement, femmes...
Brodie Innes, jeune homme, avec sa femme sont dans une pièce entièrement blanche, du sol au plafond. Le Docteur Berridge soigne sa femme. Visions érotiques. Naissance, mort-né. Comme la coutume l’exigeait, les nonnes prennent le macchabée pour l’empaler pour ne pas qu’ils reviennent du royaume des morts. Mais la mère réussit à l’enlever et l’enterre dans une forêt. Celui-ci se réveille et tue sa mère. Transformation de l’enfant en démon.
5 Février, une heure du matin.
-Je t’avais bien dis que ce film ne me ferait pas peur, dit Mather.
-tu étais que tu le veuilles ou non, malaise !
je dois mettre un terme à cette malédiction !
Oui, mais quand même, il se dégage une atmosphère très inquiétante...
faites que ce talisman me protége et me guérisse du mal !
toi et tes films, cela tourne vraiment à l’obsession ! j’espère que tu ne montreras pas ces horreurs à notre futur enfant !
Brodie, le vieux Innes ouvre une mallette. Pure laque, vieille antiquité. A l’intérieur, des baguettes magiques. Dans une petite boite en bois se trouve une amulette, il la porte autour de son cou.
Gros plan sur un nez qui renifle. Au-dessus des toits, le vampire âgée de quelques siècles se faufilent en un éclair. Innes descend les marches de l’escalier. Ouvre la porte d’entrée, une ombre apparaît derrière le vieux bonhomme.
Marie, comme je te l’ai promis je ferai mon possible pour sauver ton âme des griffes du démon !
Tu croyais nous retrouver mais le chasseur devient à son tour la proie ! ! !
- La prochaine fois, nous irons voir un film que j’aurais choisi. J’en ai marre que cela soit toujours toi qui décide du film.
- Si tu veux. Le problème avec toi, c’est que tu veux toujours aller voir des films d’auteurs. Et je trouve que le cinéma en salle reste un divertissement un spectacle que le cinéma d’auteur n’offre pas. Autant les voir en dvd…
- A part ça, cela ne te dérange pas que je choisisse un film. Dit-elle en souriant ironiquement.
Premier plan sur Brodie fermant la porte, second plan silhouette noire et yeux rouge.
-Cela fait bien longtemps, n’est ce pas ? brodie innes réplique le vampire.
-Trop longtemps, démon ! !dit Brodie.
Les jeunes voisins entrent dans la cage d’escalier.
- Mon Dieu, mais que se passe t-il là haut ? , S’écrie Mather.
Les jeunes accourent. Brodie Innes tient une baguette magique à la main et hurle des incantations. Le vampire crie de joie. Soudain, la créature femelle apparaît tout prés de Brodie.
-Brodie, mon amour, dit le vampire. Son visage se tord et prend la forme du visage de la femme de Brodie Innes.
-Oh! Chérie, je t’aimais tant, répond Brodie.
-Viens avec moi, maintenant.
-Mais...
Trente cinq ans avant.
Incantation du vieux Docteur Berridge et de son jeune assistant Brodie Innes. Un démon informe gesticule dans tous les sens. Il hurle de douleur et disparaît. Plan sur la femme de Innes, une fumée rouge tournoie autour d’elle. Elle crie : « Brodie ne m’abandonne pas mon amour… » La fumée opaque la submerge. Elle se transforme en démon. Elle s’évanouit avec l’autre démon dans un rire étouffé.
Retour dans l’appartement, la porte est déchiquetée et le vieux Innes baisse sa garde à l’approche du souvenir de sa femme et enlace le démon.
-Mais quel est-ce bordel, dis Mather sur le pas de la porte. Sa compagne lui serre le bras de terreur.
Brodie se reprend en voyant les jeunes. Il brandit sa baguette. Mais la créature lui saute au coup et lui fait éclater quelques veines. Le sang gicle.
-Tiens, tiens. C’est plutôt la grande fête ce soir, dit calmement le vampire en scrutant le jeune couple.
Brodie se tourne vers les jeunes. Il leur lance une amulette. Mather l’attrape au vol, une aura bleutée les entoure. Le vampire, qui s’apprêtait à leur sauter dessus, est déçu. Il regarde de nouveau Innes qui est couché au sol. Le vampire s’approche de celui-ci. Brodie prononce une formule en tenant une de ses baguettes. Il s’évanouit dans les airs. Etonnement des jeunes, violence des vampires qui s’envolent vers les toits en une fraction de secondes.
-Oh! Mon Dieu. Mais qu’est-ce que... ?
-Des démons, de simples vampires, répond Innes terrassé et assis à côte d’eux. Gwen crie de stupeur.
6 Février, au première lueur du matin.
Vieux documents, argumenté par le vieux magicien.
« ...D" abord il y eut une histoire, une petite histoire oubliée de tous. En 1012, comme la coutume le disait, il fallait que chaque enfant mort-né soit cloué à son cercueil. La légende racontait que certains mort-né avait le pouvoir de ressusciter afin d" hanter la vie des vivants. Mais voilà, une pauvre femme enleva sa progéniture aux religieux pour pouvoir décemment enterre son fils. Une énorme bêtise. Car ce n" est que quelques nuits plus tard, que l" enfant revint à la vie. Il grandit à la lueur de la nuit pour pouvoir développer son pouvoir. »
-Mais de quelles manières, l’avez-vous découvert ?
-J’ y viens. Moi et ma femme connaissions un homéopathe.
« Un certain Docteur Berridge, magicien à ses heures, il nous permis de connaître un certain nombre de chose sur la démonologie. Nous étions très malades. Le diagnostic du docteur était que nous étions hantés par le mal. Alors il commença à faire des incantations pour résorber cette douleur qui devenait jour après jour insupportable. Soudain, le mal nous apparut. Un feu incandescent brûlait. Mais au lieu, de s" évanouir dans la nature à tout jamais, celui-ci pris apparence humaine. L" enfant naît en 1012, revenait de la mort sous les traits d" un homme mur. Le non-humain, le vampire où le suppôt de Satan, vous l" appellerez comme vous le voudrez était face à nous. Il ricanait. Et comme la malédiction n" était pas complète, il s" empara de ma femme. Il la convertit aux noirceurs de son âme et l" amena avec lui. »
-Aujourd’hui je suis vraiment trop vieux pour le combattre. Ma quête m’a amené jusqu’ ici mais je suis à bout de force.
Dehors sur la corniche de l’immeuble, le vampire scrute l’horizon. Il écoute la conversation.
-Il est impossible donc de leur faire face ? Questionne Mather.
-Il est vrai qu’il est très difficile de les combattre, confirme Brodie Innes.
-Plutôt impossible ! Vous voulez dire ! , s’écrie Gwen.
-Calmes-toi. Tu voies bien que le docteur ne va pas bien. Ils vous ont grièvement touché. Nous devrions appeler une ambulance.
-Non, je vous le répète. Il n’en est pas question.
Soudain par la fenêtre, le courant d’air ouvre discrètement les battants et fais entrer la lumière du matin. Une brume légère pénètre la pièce. Elle s’approche froidement vers la jeune fille.
-Chérie, tu vas bien ?
-Heu! , oui. J’ai la tête qui tourne.
-Le démon, c’est le démon s’écrie Brodie Innes qui essaye de se lever tant bien que mal.
Le monstre apparaît, un souffle avec lui. Mather saute sur la fenêtre pour en bloquer l’issue. Le vampire sourit. Il saisit la jeune fille somnolente et la met violemment sur son épaule comme un fétu de paille.
La voisine est folle de rage. Trop de bruit, elle monte les escaliers à toute hâte dans la ferme intention de gueuler sur son voisin.
- Il exagère. J’ai beau l’avertir rien n’y fait. Décidément, heureusement qu’il n’habite pas souvent là celui-la. Tu vas voir. Je vais lui remonter les bretelles à celui-là.
Le monstre bouscule Brodie qui tentait de brandir une de ses baguettes. Brodie se fracasse sur le mur. La porte est littéralement soufflée. La voisine est stupéfaite. Le vampire sort brusquement et à une vitesse surprenante. Madame Valério hurle. Le vampire crie sur la vielle femme qui chute en arrière grotesquement.
Mather se passe de l’eau sur le visage et dans les cheveux dans la salle de bain. Innes a formé un cercle avec de la terre sur le lambris de l’appartement. Plusieurs livres sont ouvert. Au centre, une boule de cristal est posée sur le sol.
-Je vais appeler un ange. Son message angélique pourra nous renseigner sur l’éventuel cachette du monstre. Cette pratique est très dangereuse, je risque de perdre la vie mais je vous dois ça.
-Faites vite, je vous en prie.
-Je ferais tout mon possible. Cela risque de prendre beaucoup de temps.
la nuit commence à tomber. La journée fut très longue.
Premier plan, de dos la jeune fille attachée, au fond de la pièce à même le sol, le couple de démons.
-Pourquoi as-tu voulu aller la chercher ? Tu aurais pu la tuer sur place.
-Ne vois-tu pas ce que représente cette fille ? Elle nous sera d’un grand secours dans notre quête d’immortalité.
-Tu veux en faire une des nôtres. Tu veux une nouvelle compagne. Tu t’es lassé de ma présence.
-Mais non sotte ! Elle est enceinte.
-Oui et alors ?
-Elle va nous offrir un compagnon, un enfant du mal. Il sera notre enfant démoniaque. De plus, elle va mettre fin à cette chasse dont nous sommes la proie depuis de si nombreuses années et donner un sens à cette vie morbide.
Sourire des deux démons. Ils s’embrassent. Gwen est terrorisée. Ses liens lui sont terriblement douloureux. Du sang coule de son cou, ses poignées sont également rouge écarlate.
Retour à l’appartement.
La boule de Brodie Innes s’éclaire faiblement. La vision de la maison des démons apparaît subtilement dans un reflet magique.
-Vous êtes trop souffrant. Je vais y aller seul.
-Je n’ai plus la force. Tiens, prend cette amulette. Tu ne devras jamais la quitter.
-Passe-toi sur ton corps et sur tes habits cette potion. Nous l’appelons le fluide odique. Elle te protégera de la plus part des attaques des démons.
Armés du fluide odique, de l’amulette et d’une baguette magique, le jeune Mather se retrouve face à la maison des démons. Cette demeure somptueuse, dans un quartier riche de la ville, a été crée avec des matériaux modernes. Son aspect est très futuriste. Son arrivée n’est pas passé inaperçu. Le vampire sourit. Une longue marche commence. De larges corridors l’amènent dans une large pièce. Du sang tombe au sol, il lève les yeux. Il hurle. Gwen est attachée tête vers le bas, les bras et les jambes en croix. Son visage en sang laisse entrevoir de larges effluves d’hémoglobines. Il essaye en vain de la décrocher.
Gros plan sur le visage de Brodie Innes. « Non ! Ce n'est pas elle ! » Le sourire diabolique apparaît. Les yeux rouges scintillent. La créature tente de le mordre, Mather tombe en arrière. Il sort avec précipitation la baguette et l’empale en plein cœur. La créature s’enflamme.
- Oh mon amour, je peux enfin mourir. Ton âme est enfin libérée.
Fatigué, Brodie allonge ses jambes. Plan extérieur, vue de la fenêtre.
Le plafond de la pièce se situe à dix mètres de hauteur. Une verrière l’orne majestueusement. Soudain, elle éclate en des milliers de fragment de verre Le corps calciné de la créature tombe au sol. Mather s’écarte et s’abrite sous un siége. Le vampire chute au ralenti entre les morceaux de verres avec une souplesse inhumaine. Le démon ne se cache pas plus sous une enveloppe charnelle. Son visage est terrifiant. Monstre, chauve souris géante ou encore loup garou, sa forme est un entrelacs d’horreur.
Brodie regarde la scène grâce à sa boule magique. Soudain, la fenêtre est propulsée dans la pièce. Brodie se cache le visage d’éventuel débris qui pourrait l’aveugler. A travers la poussière, le corps de sa jeune femme démoniaque semble se mouvoir.
-Salut, mon amour, on se délecte du spectacle, s’esclaffe le démon.
-Toi ! Ce n’était pas toi sur la croix ?
-Non, simplement une victime de plus.
Le visage de sa femme est à peine reconnaissable sous les traits de la créature du mal. Elle sourit dangereusement. Dans son dos, Brodie Innes couché à terre tient une baguette magique.
-Maintenant, c’est l’heure de ta fin, s’écrie le démon.
Retour dans la maison des démons :
-Tiens, justement, je te cherchais humain !
-Tu m’as trouvé sale monstre !
-Il est temps d’en finir !
-Ou avez vous mis ma femme ?
-Ta femme est sous mon emprise. Regardes par-là, veux-tu !
Dans un cercle de sang, Gwen est attachée. Une cagoule sur le visage empêche de voir son visage.
-Tu ne pourras pas savoir avant de mourir si elle vit encore ! ricane le monstre.
-Je vais te faire payer, crie Mather.
Le démon saute dans sa direction, le jeune sort son amulette. Deux boules d’énergies forment une protection. Le démon y fait face et essaye de s’introduire dans la bulle protectrice. Mais soudain, il disparaît et réapparaît derrière Mather. Le démon le transperce de ses longs ongles. La peau du jeune homme grâce au pouvoir du fluide odique se met à briller d’une lumière blanche intense. Le démon retire sa main et se cache le visage. Sa peau lui brûle. Mather saute sur le démon et lui plante une baguette dans l’œil droit.
Retour dans la maison de Brodie Innes :
La créature s’élance sur Brodie qui sort instantanément la baguette magique. La créature s’empale sur celle-ci dans un gémissement atroce. Alors qu’elle transperce de ses ongles les poumons de Innes. Au même moment, Le démon s’embrase aux côtés de Mather. La femme de Brodie retrouve son visage humain. L’emprise du mal s’estompe. Elle vieillit et meurt dans les bras de son mari. Brodie Innes a une larme qui lui coule sur sa joue.
-Nous avons réussi. Allons en paix, mon amour.
Quant à Mather, il a détaché Gwen. Il retire la cagoule. Les cheveux de sa compagne tombent sur son corps. Il la serre dans ses bras. Elle murmure, elle est vivante. Plongée sur le couple. Sang, traces sur le sol. Fondu au noir.
Epilogue : Quelques années plus tard.
Un parc. Un enfant est assis dans un bac à sable. Il s’amuse. Sa mère, sur un banc, le surveille du coin de l’œil. Soudain, une abeille le pique. Il serre les dents et l’écrase violemment. Gros plan sur son visage qui se retourne. Ses yeux rouges scintillent. Un sourire diabolique se dessine sur ses lèvres.
FIN
